Actualités

Les États généraux, la démocratie AGISSANTE

Émanation du Conseil national de la Résistance (CNR), les États généraux convoqués en juillet 1945 ont permis de mobiliser les citoyens à l’échelon des communes, voire, en ville, des quartiers et des entreprises.

La première allusion à ce dispositif est formulée le 13 septembre 1944 par le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (mouvement de résistance créé par le PCF), afin de permettre au peuple, en l’absence d’élections, de formuler ses attentes. Il est également préconisé que celui-ci soit associé à leur mise en œuvre. La proposition séduit. Elle est retenue et programmée le 14 juillet 1945. Tout reste, cependant, à organi-ser. La tâche relève du CNR, qui en fi xe les modalités, et charge les comités départementaux de libération (CDL) de leur réalisation. Les comités locaux de libération (CLL) sont associés au projet.

Chaque CLL se voit confier la mission de distribuer des questionnaires à ses concitoyens qui sont invités à les remplir. Une fois recueillis, ces documents serviront de base à la rédaction de cahiers communaux de « doléances ». Parallèlement des assemblées populaires locales sont mises en place et chargées de ratifier lesdits cahiers. Chacune
élit ensuite ses représentants aux assises des cantons, puis des arrondissements et des départements. De communaux, les cahiers,;deviennent ainsi départementaux et sont portés par les délégués désignés (1 pour 20 000 habitants) à la Capitale en juillet 1945.
Du 10 au 14 juillet 1945, 1 870 délégués sont ainsi rassemblés aux premiers États généraux à Paris.

Les assemblées révèlent une volonté de transformation profonde, en accord avec les principes et projets de la Résistance et du CNR.
Paradoxalement, le succès des États généraux sonne leur glas. En octobre, les résultats des élections à l’Assemblée constituante autorisent Louis Saillant* à conclure que « le programme du CNR est au pouvoir ». La parole est maintenant aux partis dans un cadre représentatif plus classique. Une page s’est tournée que les États généraux ont contribué à écrire.

 

Thierry Roy, président de l’IHS.

* Louis Saillant, président du Conseil national de la Résistance.
Un livre, écrit par Michel Pigenet, historien, professeur émérite d’histoire contemporaine de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre du bureau de l’IHS national,
sortira au premier trimestre 2025 sur ce sujet.

Image : ©IHS CGT cheminots