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Il y a 85 ans... le FRONT POPULAIRE

La victoire historique du Front populaire lors des élections législatives le 3 mai 1936 doit, dans ce contexte de crise sociale, nous inspirer et nous montrer le chemin de la lutte.

L’origine du basculement politique qui eut lieu à l’époque se situe le 6 février 1934. C’est en réaction à la journée d’émeutes menée ce jour-là par plusieurs ligues dont Action Française, Jeunesses patriotes, que les partis de gauche décident de s’unir contre « le danger fasciste ».

L’union contre le fascisme

Il faudra plus d’un an pour qu’un programme se concrétise et aboutisse, le 11 janvier 1936, à un accord entre socialistes, communistes et radicaux. Entre-temps, de nombreux rassemblements sont organisés dans tout le pays, le plus souvent à l’initiative du Parti communiste français (PCF) et de la CGTU, d’abord sous la bannière du Rassemblement populaire, puis du Front populaire.

La victoire aux élections législatives

Les élections législatives des 28 avril et 3 mai concrétisent cet accord. Au premier tour, l’ensemble des gauches progresse, mais le succès n’est pas écrasant pour autant. Le PCF en est le grand vainqueur avec 1 468 000 voix contre 783 000 en 1932.
Au deuxième tour, le Front populaire présente un candidat unique sur la base de la plateforme commune dans chaque circonscription et remporte le scrutin. Il compte 370 élus sur les 618 possibles et obtient la majorité avec les 111 élus du parti radical, ce qui ne sera pas sans incidence pour la suite.

L’action pour gagner les revendications

Un peu après le second tour des législatives l’on assiste au déclenchement d’une vague de grèves qui va s’étendre. Au plus fort du mouvement, l’on compte plus de 2 millions de grévistes avec la généralisation de l’occupation des usines.

Des acquis sans précédent

Le patronat concède la semaine de 40 heures sans diminution de salaire, le samedi chômé, 15 jours annuels de congés payés, des augmentations de salaire de 7 à 15 % selon les branches. Ceux, anormalement bas, sont revalorisés dans la perspective d’un salaire minimal par région ou par profession. La généralisation des conventions collectives du travail avec, en cas de conflit, l’institution de commissions mixtes, et le libre exercice du droit syndical sont aussi acquis lors de ces négociations.

Thierry Roy,
président de l’IHS des cheminots.

Illustration : couverture des Cahiers de l’Institut n°63