Actualités

Initialement prévu en mai, celui-ci est reporté en septembre à cause du contexte politique et social. Après l’investiture de Charles de Gaulle (avec les pleins pouvoirs) le 1^er juin 1958, la bataille se déplace sur le terrain des institutions avec la préparation d’une nouvelle Constitution en vue d’un référendum en septembre. Le congrès se réunit à Ivry du 9 au 12 septembre 1958, à quelques jours de sa tenue.

Robert Hernio, dans son introduction, commentera ainsi la décision du président : « quand les classes dirigeantes de la bourgeoisie ne parviennent plus à imposer leur domination par les voies de la démocratie, même limitée, même incomplète, lorsqu’elles sont empêtrées dans les contradictions qui les minent et que grandissent les forces de la démocratie et de progrès, elles jettent par-dessus bord cette démocratie qui pour elles n’était qu’un masque ».

La CGT appellera à voter « non » au référendum à cause du contenu du texte. Lourd de menaces pour les libertés, il met notamment en cause le préambule de la Constitution de 1946 sur les droits sociaux. En effet, la nouvelle Constitution permet au président de mettre en pièces la législation sociale, les libertés syndicales et les droits acquis par de simples ordonnances. Le 28 septembre le « oui » l’emportera. Le bureau fédéral, tout en félicitant les militants et adhérents qui ont mené la bataille du « non », s’adressera aussi à ceux qui « ont cru en votant “oui” qu’ils favoriseraient les changements que nous voulons tous. Ils vérifieront à l’expérience, combien la CGT a eu raison de les mettre en garde, et combien l’union et l’action demeurent indispensables pour obtenir satisfaction aux revendications des cheminots. » La suite, et encore dernièrement avec le conflit sur les retraites, a démontré que la CGT, les cheminots avaient vu juste…

Thierry Roy, président de l’IHS cheminots.

Photo : Le 24^e Congrès de la Fédération en 1958. © IHS CGT Cheminots