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Il y a 60 ans la guerre d’Algérie prenait fin

Voilà maintenant 60 ans que la guerre d’Algérie a officiellement pris fin.

Le 18 mars 1962, Krim Belkacem, l’ancien chef maquisard de Kabylie, apposait sa signature à côté de celles de trois ministres français sur le long texte des accords d’Évian. Le lendemain, à 12 heures 30, le cessez-le-feu fut appliqué dans toute l’Algérie.
Ces accords mirent fin officiellement à près d’un siècle et demi de colonisation française et à sept années et cinq mois de guerre. Environ 130 000 combattants algériens et 400 000 combattants français furent opposés dans ce conflit qui a causé la mort de plusieurs milliers d’entre eux.

Un conflit manipulé

Cette annonce, qui signait l’entrée dans un processus de sortie de la guerre, fut accueillie avec un immense soulagement en France. Enfin, cette guerre allait prendre fin. Depuis plusieurs années déjà, le retour de cercueils, l’arrivée de blessés avaient mis à jour les mensonges gouvernementaux selon lesquels il s’agissait de simples « opérations de maintien de l’ordre » dans « nos départements français d’Afrique du Nord ».
Le Premier ministre de l’époque, Pierre Mendès France, son ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, affirmaient en effet que l’Algérie était la France et que ces mouvements militaires ne relevaient que de simples opérations de police. À l’opposé, la CGT, le Parti communiste français et quelques autres organisations revendiquaient le droit du peuple algérien à disposer de lui-même.

Le pari de paix

Le 8 avril 1962, les accords furent ratifiés en France par un référendum pour lequel la CGT et la Fédération appelèrent à voter oui. Georges Séguy, à l’époque secrétaire général de la Fédération, déclarait dans La Tribune du 30 mars 1962 : « En demandant aux cheminots de répondre OUI le 8 avril, nous restons logiques avec nous-mêmes, nous disons OUI à une solution pour laquelle nous avons toujours lutté en dépit de la répression dont nous avons été frappés. » Plus de 90 % des Français se prononcèrent en faveur de ces accords limités aux seuls Français lors de ce référendum. Celui-ci ouvrit la voie au référendum d’autodétermination de l’Algérie du 1er juillet 1962.

Thierry Roy, président de l’IHS.

Photo : Délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) lors de la signature des accords d’Évian, le 18 mars 1962. DR.