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L’ACTION mène à la VICTOIRE !

Symbole de la lutte pacifiste pour les droits des travailleurs, le 1er mai a construit sa dimension d’action internationale et sa légalité par les luttes syndicales dès la fin du XIXe siècle autour de la revendication d’une journée de travail de 8 heures.

La première manifestation a eu lieu en 1890 en France.

Les ouvriers et ouvrières portaient un triangle rouge à la boutonnière, les trois côtés symbolisant le partage du temps entre travail, loisirs et sommeil. Pacifique par nature, ces rassemblements durent pourtant affronter à plusieurs reprises la répression patronale et policière. Ce sujet sera spécifiquement abordé dans la prochaine publication des Cahiers de l’institut (n° 81).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pétain tentera de dévoyer le 1er mai pour en faire « La fête du Travail et de la Concorde sociale ». Mais avec la CGT clandestine, des actions courageuses furent réalisées chaque année et plus fortement encore en 1944 avec un objectif de résistance, et ce, malgré la répression allemande, gouvernementale, patronale et policière.

Relatant cette journée, La Tribune des Cheminots, devenue elle aussi clandestine à cette époque, témoigna que sur l’ensemble des réseaux, les mots d’ordre avaient été suivis, arrêts de travail et dépôts des revendications ayant été nombreux.

Les cheminots se mirent en grève massivement dès le matin en région parisienne : au Landy, à Ermont, La Plaine, Bobigny, et sur les sites du canal de l’Ourcq, La Varenne, Bercy, Paris PLM*, Villeneuve, Rueil, Bois-Colombes, Montrouge, Batignolles. À Oullins, celle-ci, dura du matin jusqu’à 16 heures, le travail ne reprit que sur la promesse des délégués du préfet de libérer des camps 25 syndicalistes. Dans les Hauts-de-France, à Valenciennes, pour cause d’alerte, la grève a eu lieu l’après-midi et le cahier de revendications fut imposé au chef de service qui voulait le refuser.

De Lille à Marseille, de Nancy à Brest, « les milices cheminotes patriotiques » qui furent créées portèrent de rudes coups à la machine de guerre allemande et à ses transports, préparant ainsi l’insurrection nationale pour la Libération de la France. Ce ne fut qu’une question de jours, de semaines… Et la victoire au bout.

Patrick Chamaret, membre du bureau de l’IHS.

* La Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, communément désignée sous le nom de Paris-Lyon-Méditerranée ou son sigle PLM, est l’une des plus importantes compagnies ferroviaires privées françaises entre sa création en 1857 et sa nationalisation en 1938, lors de la création de la SNCF !

Image : ©IHS CGT cheminots