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1950/1957 : NÉGOCIATIONS INTERDITES

Les questions de sécurité, tant pour les cheminots que pour les usagers, ont toujours été au centre des préoccupations de la Fédération CGT des cheminots.

Dans les années 1950, cet engagement lui a été violemment contesté par la direction et les pouvoirs publics de l’époque.

L’élément déclencheur a lieu le 3 novembre 1950. Un militant CGT du poste de visite de Montparnasse est arrêté tandis qu’il distribue un tract aux voyageurs du train rapide Paris-Le Mans. Intitulé « Voyageurs ! Attention ! Votre sécurité est en danger ! » celui-ci dénonce la suppression de l’aide-conducteur en cabine. Suite à son arrestation, l’agent est suspendu aux fins de révocation. Il sera finalement remis en service.

Le 10 novembre de la même année, le ministère invite la direction de la SNCF à rompre toutes relations avec la Fédération. Le 14 novembre le directeur s’exécute. Il cesse toute relation avec les représentants de la Fédération à tous les échelons et les représentants CGT, jusque-là acceptés dans les comités mixtes et sociaux à titre consultatif, n’y sont plus admis. À partir du 23 novembre 1950, aucun agent appartenant à la CGT n’est maintenu en service libre, mesure qui a pour résultat le non paiement du salaire des permanents syndicaux.

Ce n’est finalement qu’à l’issue de la grève d’avril 1957, que le gouvernement acceptera la présence de la Fédération CGT en Commission mixte du Statut avec le pouvoir de discuter des salaires et revendications des cheminots. Quant à la présence de la CGT au conseil d’administration de la SNCF, il faudra plus d’une autre décennie et mai 1968, pour un retour le 26 avril 1972… Après un quart de siècle d’exclusion !

Thierry Roy, président de l’IHS cheminot.

Image : ©Coll. IHS CGT cheminots, AFF 03