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Il y a 70 ans : la GRÈVE DE 1953

Pour faire face à la guerre d’Indochine, le gouvernement Laniel veut faire passer pendant la période estivale un plan d’austérité construit autour d’une réforme du statut de la fonction publique et d’un recul de l’âge de la retraite de tous les fonctionnaires. Il prévoit aussi le blocage des salaires et des licenciements chez les postiers non titulaires.

Une efficacité spontanée

Montrouge Le 4 août, la CGT, la CFTC et le syndicat autonome de la Poste appellent à Dijon débrayer une heure contre le décret.

Cet appel, réalisé sous l’impulsion de la base, se transforme en un appel à la grève générale… Ce qui advient deux jours plus tard : la grève est alors générale dans les PTT.
La CGT et la CFTC appellent également la fonction publique à une grève d’avertissement de 24 heures le samedi 8 août. Cette dernière est suivie massivement par les salariés de la SNCF, EDF, les gaziers, Air France, la RATP. Cela n’empêche pas le gouver-nement Laniel de publier le dimanche 9 août un décret visant le régime particulier de retraite des cheminots. Les cheminots poursuivent alors la grève.

Un rapport de force historique

Laniel pose comme préalable à toute reprise de discussion la fin du mouvement de grève. Malgré plus de 4 millions de grévistes, il reste intraitable. Le 17, il réquisitionne les employés des services publics, les cheminots, les postiers. La réaction est instantanée : partout en France, cortèges ou rassemblements se forment.
Finalement, dans la nuit du 20 au 21, le ministre des Travaux publics capitule : la grève se termine le 25 août.
Aucun des décrets n’est finalement appliqué, l’âge de retraite n’est pas repoussé, les sanctions pour fait de grève sont inappliquées. Les fonctionnaires obtiennent des revalorisations salariales sans toutefois que les salaires retrouvent leur niveau d’avant-guerre.

Nous invitons les camarades qui souhaiteraient connaître les nombreux enjeux de cette grève à consulter le cahier de l’IHS n° 48 sur le site de l’IHS Cheminots qui est consacré à ce sujet.

Thierry Roy, président de l’IHS.

Photo : © IHS CGT Cheminots.