Un voyage pour se SOUVENIR et TRANSMETTRE
Depuis de nombreuses années, les militants de la CGT Paca, qui ont œuvré au comité d’entreprise régional (CER) puis au comité d’activités sociales et culturelles interentreprises (CASI) des cheminots, n’ont eu de cesse de mettre en avant la mémoire cheminote.

Après avoir étudié le rôle des cheminots dans la Résistance, un sujet leur restait à explorer : les cheminots ayant subi la déportation.
Devant la montée et la banalisation des thèses de l’extrême droite leur est venue l’idée d’un voyage mémoriel, sur les lieux mêmes où des cheminots ont été déportés, et pour beaucoup assassinés.
Une telle initiative s’inscrit de plus pleinement dans l’hommage dû aux anciens qui se sont battus pour bâtir un monde débarrassé du fascisme.
Leur choix s’est arrêté sur le camp de concentration Dora-Mittelbau qui illustre de quelle façon les pouvoirs économiques et d’État peuvent s’allier jusqu’à la négation de l’être humain dans les régimes totalitaires.
En effet, c’est dans ce camp d’extermination par le travail qu’ont été produits les missiles V2 sous la houlette de Wernher von Braun, devenu après la guerre le père du projet Apollo.
D’autre part, le travail d’anciens déportés et d’historiens a permis de recenser et de connaître l’ensemble des déportés de France à Dora, parmi lesquels 303 cheminots, dont plusieurs de la région Paca.
Le projet a été présenté lors de deux comités généraux du secteur Paca durant l’année 2023 et a donné lieu à des échanges dans les syndicats. Les deux séquences électorales de 2024 ont également contribué à convaincre de l’intérêt d’un tel voyage.
Celui-ci a finalement eu lieu en octobre 2024 grâce à la pugnacité des militants du CASI, du secteur et de l’IHS des cheminots Paca. Les trente cheminots qui ont pu faire le déplacement à Buchenwald et à Dora ont eu leur regard transformé par ce qu’ils y ont vu.
Pour que ce voyage soit une étape dans la transmission de la mémoire, et non une conclusion, un film et un livret ont été réalisés et serviront de support à de futurs débats dans les syndicats.
Isabelle Pasquet, membre du bureau de l’IHS.
Photo : ©IHS CGT cheminots