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La conquête de la prime de vacances !

La prime de vacances que les cheminots touchent chaque année sur la paie de juin a été acquise par la lutte, en juin 1971, au bout de 10 jours de grève.

Assemblée générale quai 27 de la gare Saint-Lazare à Paris, juin 1971

Après les événements de mai 1968, le gouvernement rechercha un large consensus, une sorte d’intégration des forces sociales, caractérisée par la duperie de la « nouvelle société » prônée par le Premier ministre de l’époque, Chaban-Delmas, et les discours angéliques sur la « concertation permanente ».
Si l’année 1971 commença par une première signature de l’accord salarial à la SNCF, avec des réserves de la part de la Fédération CGT, elle marqua aussi la fin de la relative accalmie sociale qui avait suivi et une étape nouvelle de démarche syndicale, rompant avec un certain dirigisme.
La grève de juin 1971 n’a en effet pas démarré sur un appel des organisations syndicales CGT et CFDT, mais sur la base de décisions prises localement par les syndicats, après consultation des cheminots. Ce fut la première grève nationale post-1968 de toute une corporation.
Les négociateurs durent faire face à la provocation du gouvernement, le chantage de la direction, les menaces envers les cheminots et les croche-pieds des autres organisations syndicales (OS). Parmi les avancées, la CGT obtint la prime de vacances, encore en usage. Néanmoins, une partie des cheminots estiment les résultats de cette grève très insuffisants.
S’en saisissant, la CGT y vit la nécessité d’approfondir ses pratiques. Avec ses unions régionales et ses syndicats, elle développa alors une analyse visant une action syndicale responsable et efficace, basée sur le respect des règles de la démocratie syndicale et ouvrière, le renforcement de l’unité d’action, la conception de masse et de classe.
Autant de questions toujours incontournables pour l’élaboration des revendications et de l’action.

Patrick Chamaret, président de l’IHS.