Actualités

Un jour qui fit date

Haut fait de l’histoire des cheminots, la grève générale qui fut initiée par ces derniers et menée en août 1944 constitua un événement décisif de la Libération.

Cahier de l'Institut n° 51

Une grève stratégique

L’idée d’une grève générale des cheminots est discutée au sein de la Résistance à partir de 1943, et nourrie par l’activité clandestine durant les mois qui suivent. Il est en effet prévu que celle-ci soit organisée simultanément au « Plan vert » de sabotage du réseau ferré, lui-même calé sur la date du débarquement.

Au printemps 1944, un comité central de grève des cheminots est constitué ainsi que des comités populaires des cheminots. Il est dirigé par Raymond Tournemaine et Robert Hernio, dirigeants de la Fédération CGT clandestine et des Comités populaires des cheminots.

Un élan coordonné

C’est ce comité qui lance le 10 août 1944 un appel à la grève générale dans la région parisienne, coordonnant la mobilisation des cheminots déjà active dans les sites ferroviaires.

Le même jour, un appel des Francs-tireurs et partisans donne des perspectives plus radicales : « Tous au combat ! […] En avant pour l’insurrection nationale ! » Cette conjonction va avoir un effet catalyseur sur le mouvement : le travail s’interrompt au fur et à mesure.

Le 17 août, les fonctionnaires manifestent à leur tour place de l’Hôtel de Ville. Le 18, les postiers puis le personnel hospitalier se lancent aussi dans la grève, une démarche avant tout symbolique puisque les travailleurs des hôpitaux continuent de dispenser des soins. Alors que les journaux de la collaboration cessent de paraître, les organisations syndicales clandestines décident dans l’après-midi d’appeler l’ensemble du monde du travail à la grève générale.

Point d’orgue

Le 21, le comité central de grève appelle les cheminots aux armes entérinant, là encore, leur engagement. Les plus investis des Parisiens sont alors impatients d’en découdre. Ce sera l’étape suivante avec la libération de Paris. Vous pouvez revivre ces moments dans Les Cahiers n° 51 de notre institut*.

Thierry Roy, vice-président de l’IHS des cheminots.

*Feuilleter Les Cahiers n° 51 de notre institut