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Service public et STATUT

La réforme du système ferroviaire a livré en pâture à l’opinion publique le Statut des cheminots peint pour la circonstance aux couleurs de l’archaïsme et de l’injustice vis-à-vis des autres salariés.

Pour y voir plus clair, le dernier Cahier* de l’Institut se replonge dans l’histoire de sa longue élaboration et de ses soubresauts.

Un long processus

Facteur d’unité et de cohésion, le Statut du personnel de la SNCF est un ensemble de garanties essentielles à la bonne marche du service ferroviaire et communes aux cheminots. Il concourt à l’efficacité économique et sociale de la SNCF dans un équilibre de droits et devoirs et contribue à offrir un haut niveau de service public aux usagers.

Les chapitres qui le structurent résultent d’une histoire longue de plus d’un siècle entre les cheminots, les anciennes compagnies et l’État dans un premier temps, puis, à partir de 1938, la SNCF.

Les principales évolutions du statut sont le fruit des luttes des cheminots qui l’ont constamment fortifié au fil du XXe siècle (1910, 1920, 1953, 1968, 1995).

Elles témoignent de réelles avancées mais aussi, parfois, de reculs sensibles.

Un dispositif historique

Notre Cahier croise cette histoire avec les événements politiques majeurs qui l’ont jalonnée et ont débouché sur des conquêtes sociales importantes, accompagnées d’améliorations notoires, notamment dans les services publics. Parmi eux, figurent l’avènement du Front Populaire en 1936, l’application du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) à la sortie de la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981.

Aujourd’hui, c’est précisément tout ce dispositif qui est visé et, comme toujours, seules les luttes des cheminots et des usagers permettront de s’opposer à sa disparition, puisque service public et statut du personnel sont étroitement dépendants.

Patrick Chamaret,
président de l’IHS des cheminots.

* Cahier n° 67, 4e trimestre 2018 de l’IHS des cheminots.