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Réinventer les formes de la LUTTE

L’efficacité dans la lutte nécessite de savoir régulièrement inventer de nouvelles formes afin de l’adapter au monde qui l’entoure et de pouvoir mobiliser de façon pertinente.

La loi antigrève du 31 juillet 1963 qui introduisit le préavis avait pour but de ne considérer comme légales que les grèves ayant fait l’objet d’une décision nationale d’au moins une organisation syndicale reconnue représentative.
Il s’agissait aussi de rendre les grèves très onéreuses pour les cheminots en instaurant la perte d’une journée entière de salaire même pour tout arrêt partiel de travail. Ainsi, même une grève de 24 heures pouvait entraîner la perte de deux journées pleines pour certains services.

En réponse à ces mesures restrictives du droit de grève, la Fédération proposa publiquement aux autres organisations syndicales une nouvelle tactique de lutte étalée sur trois jours pour les 26, 27 et 28 novembre 1963.

Le souci majeur était, même si l’action était décidée nationalement, de laisser la plus large initiative aux syndicats de base, militants et cheminots et ce, dans chaque centre, service et établissement, pour faire progresser l’unité d’action à la base et, par conséquent, l’unité syndicale.
Les militants, un moment surpris par cette nouvelle forme de lutte, en ont parfaitement compris la signification et l’ont appliquée fort intelligemment dans l’unité avec les camarades des autres organisations.

Une des meilleures preuves saluées par la Fédération fut que les cheminots ne parlèrent pas de « la grève décidée par les Fédérations ». Lorsqu’ils expliquaient de quelle façon ils avaient dû procéder pour préparer cette mobilisation, la suivre et la terminer, ils disaient « notre grève ».
Nous adaptant aux conditions actuelles, 55 ans après, nous inventons toujours pour être efficaces.

Patrick Chamaret, président de l’IHS des cheminots.

© IHS – CGT des cheminots La Tribune des cheminots (n° 303, novembre 1963)