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L’IHS au congrès de l’UFCM à Nancy le 28 septembre 2021

Notre institut a participé au 14e Congrès de l’UFCM CGT qui se tenait à Nancy du 28 au 30 septembre dernier. Ce fut l’occasion d’une intervention, portée par notre président Thierry Roy.

En voici un extrait

[…] C’est l’importance ou l’intensité de ce qui se passe dans le moment présent qui nous le fait qualifier d’historique et c’est aussi ce qu’en retient la mémoire collective qui lui donne ce caractère. Chaque moment que nous vivons est à la fois unique et enraciné dans ce qui l’a précédé. Rien ne vient spontanément et pour bien comprendre l’actualité, de quoi elle est faite, il est souvent nécessaire d’en connaître les tenants pour maîtriser les aboutissants, c’est-à-dire d’interroger le passé récent et lointain. 

C’est en grande partie pour aider et contribuer à cet effort de mémoire qu’ont été mis en place les instituts d’histoire sociale au sein de la confédération par Georges Séguy, cela fera 40 ans l’année prochaine, puis dans des régions et UD, et à la fédération depuis 1997. 

Pour faire le parallèle avec une actualité terrible qui est celle des migrants, les premiers hommes à prendre la mer et a traversé la Méditerranée furent en fait des femmes selon le texte d’Eschyle « les suppliantes ». Les 50 filles de Danaos fuient leurs 50 cousins qui veulent les marier de force. Elles traversent la Méditerranée et demandent l’asile à Argos en Grèce. Ce texte pour ceux qui veulent le lire interroge frontalement la crise migratoire et celle de la démocratie. 

Thierry Roy à la tribune lors du congrès UFCM CGT

L’histoire est un combat et elle appartient à ceux qui la font même s’ils n’en ont pas toujours conscience.  

Pour la pensée unique, la classe ouvrière et ses luttes revendicatives ou émancipatrices, ses conquêtes sociales sont totalement occultées.

Oui, dans l’histoire de notre pays, il y a les grandes luttes sociales des cheminots, 1910, 1920, 1947, 1953, 1968, 1986, 1995 et plus proches de nous 2019/2020. 

Les luttes ne naissent pas spontanément comme certains le pensent ou voudraient le faire croire.

Derrière chaque grande date, il y aussi les enseignements tirés, les certitudes renforcées, les évolutions sensibles, les transformations, les revendications qui émergent et les pratiques nouvelles qui naissent au niveau même de notre organisation, de notre fédération, de nos syndicats qui apprennent et s’enrichissent ainsi et au fur et à mesure dans leurs modes de fonctionnement, leurs objectifs, pour plus d’efficacité. Il y a en fait tout simplement notre histoire.

Ce regard sur l’histoire, n’est pas un regard nostalgique sur le passé, comme si c’était mieux avant.  Il s’agit de s’emparer des leçons du passé pour se projeter vers l’avenir.

Dès l’origine, la CGT a eu la préoccupation de garder les traces de son activité. A la création de la CGT un membre du bureau confédéral avait la responsabilité des archives et jusque dans les années 50, chaque structure syndicale était dotée au minimum d’un bureau au sein duquel on trouvait les fonctions suivantes : secrétaire général, secrétaires adjoints, trésorier et archiviste. Depuis on peut dire que l’on a eu de la perte en ligne….

Aujourd’hui les traces de notre activité sont souvent éclatées, dispersées et particulièrement fragiles même si des efforts sont fait dans certain secteur, syndicats. Les archives syndicales sont souvent lacunaires ; malheureusement il y a eu de nombreuses pertes et destructions irrémédiables. 

Or, l’histoire se nourrit de fait précis que la seule mémoire humaine ne peut remplacer.

Dans ce cadre nous pensons aussi que nous ne pouvons pas nous contenter d’un seul travail sur le plan national qui certes unifie mais centralise et synthétise les évènements. Il faut prendre en considération les réalités régionales, locales, l’activité des secteurs et des syndicats.

Dans nos syndicats se trouvent encore parfois des traces, certes éparses, de leur fonctionnement, des luttes menées ou bien encore des anciens qui peuvent témoigner de ce qu’a été leur engagement ou du déroulement de telles ou telles grèves des témoignages qu’il nous faut absolument préserver. 

Cette sensibilisation à l’intérêt d’un travail sur l’histoire, pour l’activité syndicale d’aujourd’hui et de demain, repose pour commencer par l’adhésion à l’IHS. […]

Photos © P. Delanoue IHS CGT Cheminots : Intervention de Thierry Roy à la tribune
Le stand de l’IHS et son environnement… ferroviaire !