130 ANS D’HISTOIRE
Faire un détour par l’histoire favorise la construction d’un savoir permettant de doubler le présent de notre intervention d’un futur.

Dans le contexte actuel, national et international, l’histoire peut nous aider à épargner à l’avenir ce qui n’est plus tolérable, comme à comprendre les réponses d’hier.
Il nous faut chercher des réponses inédites, explorer des pistes dont certaines doivent être reconsidérées en tenant compte de ce que l’histoire nous a appris, au regard des interrogations actuelles. Priver la classe ouvrière de son histoire signifierait également la priver de sa capacité à s’orienter dans le présent.
En ce 130e anniversaire de notre confédération qui porte depuis sa création la lutte des classes avec son double volet, la lutte revendicative quotidienne et la transformation sociale, nous vous proposons donc un court détour par l’histoire.
La première confédération syndicale naît le 23 septembre 1895 à Limoges, lors du VIIe Congrès national des chambres syndicales, groupes corporatifs, fédérations de métiers, unions et Bourses du travail. L’on parle alors d’une « organisation unitaire et collective nommée : confédération générale du travail ».
En 1902, le congrès de Montpellier consacre la mise en œuvre d’une structuration verticale par métiers et industries et horizontale, par territoire. La charte d’Amiens adoptée en 1906 acte, quant à elle, la reconnaissance de la lutte des classes, l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes et le renversement du capitalisme ainsi que l’indépendance du syndicat envers les partis politiques, l’église et l’État.
Ainsi, avec l’évolution des forces productives, le syndicalisme naissant va définir au fil des congrès ses principes et valeurs : de classe, de masse, démocratique, unitaire et indépendant.
Sa construction va se faire dans et pour les luttes, grâce à l’investissement de femmes et d’hommes ordinaires capables de réaliser des choses extraordinaires.
Daniel Junker, membre du bureau de l’IHS.